Accueil Carnets de route


Carnet Précédent : la Sicile
Carnet suivant : les Cyclades et la Crète
du
9 février 2004
au 8 mars 2004  
 

Un grand merci à Sylvie et Nadine de CCLF dont les carnets de route détaillés nous ont formidablement aidés tout au long de notre périple grec.

Nous avions trouvé le printemps en Sicile, voici que nous trouvons l’hiver en Grèce : c’est notre premier hiver du grand tour bien que nous soyons déjà en février. Nous sommes étonnés par les arbres dépouillés, le ciel bas, et même, les sommets enneigés …
Et puis, quel froid !

Il avait fait très beau pourtant sur le ferry qui nous transportait de Brindisi à Igouménitsa. Nous y avions même fait l’école, sur le pont, en pleine mer et en plein soleil ! Le ferry était quasiment vide, une quarantaine de passagers tout au plus … Nos deux premiers jours, du côté de Parga, avaient eux aussi été très doux et nous avions naïvement – mais avec beaucoup de plaisir - ressorti shorts et sandales. A peine cinq jours plus tard, en nous avançant vers l’intérieur, vers Ioannina, les températures étaient descendues spectaculairement jusqu’à moins six le matin. Au passage du col de Metsovo, le thermomètre du tableau de bord affichait moins 17° !!! Tant et si bien que nous avons rapidement épuisé nos réserves de gaz et que nous avons dû aller jusqu’à Athènes pour refaire le plein de GPL !

En Grèce, nous avons d’abord visité beaucoup de sites (Dodone, les Météores, Delphes, le Canal de Corinthe, Olympie, Pylos, Mistra, Sparte, Monemvassia, Nauplie, Epidaure, Mycènes … ! ) puis nous avons passé quelques jours à Athènes avant de faire un aller-retour en France pour des formalités. Au retour, nous avons de nouveau passé une journée à Athènes pour monter à l’Acropole – il faisait très beau et nous y avons attrapé de sérieux coups de soleil ! – et puis nous sommes partis pour Mykonos, Santorin et la Crète. De là, nous avons essayé de rejoindre la Turquie, ce qui nous a emmenés vers Rhodes – d’où nous sommes allés voir Tante Hélène à Symi – puis Kos. De Kos, après quelques péripéties, nous avons enfin pu rejoindre Bodrum en Turquie où nous devions retrouver la maman de Christophe.

 

Lire et parler le grec

Le grec, il faut bien le dire, ce n’est pas tout à fait simple. Tout d’abord, il faut apprendre à le lire : un alphabet nouveau, avec des caractères connus et d’autres que l’on rencontre pour la première fois et puis, plein de pièges : des B qui se prononce V et des V qui se prononce N ! Le P se prononce R et le H se prononce I ! Certainement très bon pour les neurones mais éprouvant pour les nerfs … Ensuite, il y a le problème des majuscules, très différentes des minuscules et avec lesquelles on s’embrouille. Enfin, quand fièrement on arrive à lire tout haut ce que l’on voit et que naïvement on pense avoir fait un bond en avant - se pose le problème de la langue, et on n’est guère plus avancé !
J’avoue que les courses dans les supermarchés n’étaient pas toujours faciles et que je n’ai pas toujours su exactement ce que j’achetais, mais dans l’ensemble, nous nous sommes quand même toujours régalés !
Enfin, dernière difficulté, qui en aura trompé plus d’un, le fameux « ochi » accompagné d’un signe affirmatif de la tête qui veut dire … non ! « Oui » quant à lui, se dit « ne », facile !
Je tiens pourtant à dire que nous avons tous surmonté vaillamment toutes ces difficultés et surtout, que Clément lisait très bien le grec …

LE FROID !

Bienvenu dans la neige... d'AthènesNous sommes donc arrivés en Grèce avec le froid mais ce que nous ne savions pas, c’est qu’il s’agissait d’un froid historique : une très grande partie des vergers d’oliviers et d’orangers avaient gelé : on voyait les oranges pourrir sur les arbres et à leur pied. A Athènes, il a neigé et les écoles ont dû rester fermées : du jamais vu ! Quand nous sommes arrivés dans la banlieue d’Athènes en quête de GPL, nous nous sommes perdus sur une petite route de campagne. Les deux côtés de la route étaient recouverts d’une épaisse couche de neige qui nous arrivait presque aux genoux. Nous nous sommes arrêtés pour déjeuner et les enfants gardent un souvenir ému de la gigantesque bataille de boules de neige qui a suivi, d’autant plus agréable qu’il faisait un temps magnifique …

IOANINA ET LES SCULPTURES DE GLACE

Cliquez sur la photo pour la voir en grand Nous avions voulu faire une halte à Ioanina, lieu de passage obligé sur la route vers les Météores et dont le vieux centre-ville, au bord du lac et entouré d’épaisses murailles, était censé mériter une visite. En arrivant le soir, nous avions trouvé à nous garer au pied de l’ancienne citadelle, près du bord de l’eau. Il y avait beaucoup de vent et l’eau du lac était très agitée, avec de grosses vagues qui débordaient sur la large promenade qui en faisait le tour. Et puis le vent s’est renforcé et nous avons commencé à craindre les grands platanes sous lesquels nous étions garés : nous avons préféré ne pas prendre de risques (et en particulier épargner notre panneau solaire) et nous sommes allés nous garer plus loin, sur un parking dégagé. Toute la nuit, le vent Cliquez sur la photo pour la voir en grandviolent a fait tanguer le camping-car. Le lendemain matin, le vent était tombé mais il faisait moins six ! En retournant vers le centre ville, nous avons vu le travail du vent, de l’eau et du froid : des plaques de glaces énormes tout d’abord, et la circulation réduite à un étroit couloir du côté le plus éloigné du lac, puis des sculptures de glace extraordinaires : une pelouse transformée en champs de doigts de glace, chaque brin d’herbe recouvert d’une couche de glace d’un bon centimètre d’épaisseur. Et puis des poubelles « glacées », des bancs, des kiosques … Une véritable ville de glace … De fait, tout objet placé entre un et trois mètres du bord du lac avait été recouvert pendant la nuit d’une couche de glace de deux à cinq centimètres d’épaisseur. Il faut imaginer les arbustes dont les brindilles étaient maintenant de gros doigts de glace, les rambardes, les guéridons des café, les kiosques à journaux, tout, transformé en étranges sculptures de glace. Nombreux étaient les curieux qui étaient venus voir le prodige et les photographes, qui s’en donnaient à cœur joie …
Après une longue visite de ce « musée de plein air », dont il était difficile de se lasser tant chaque détour nous apportait de nouvelles merveilles, nous avons voulu faire un petit tour en ville. Nous avons vite rebroussé chemin ! A peine arrivés de Sicile, nous n’étions pas encore habitués à ces températures extrêmes – ou du moins, négatives - et ne prenions aucun plaisir à regarder autour de nous. Christophe a tout juste trouvé encore la force d’entrer dans une pâtisserie pour acheter nos premiers baklavas grecs et nous nous sommes vite réfugiés au camping-car . Ensuite, il y a eu le col de Metsovo à moins 17, avec une route au milieu des montagnes enneigées et les chasse-neige garés sur les côtés, puis l’arrivée aux Météores, encore couverts de neige. De là, nous avons continué vers Delphes où nous avons totalement épuisé nos dernières réserves de gaz. Il faut dire que nous devions mettre un peu de chauffage pour faire l’école – au risque sinon d’avoir les pieds glacés … Finalement, nous sommes descendus vers le Péloponnèse et les températures sont redevenues plus clémentes.

LES METEORES

Cliquez sur la photo pour la voir en grand Il y a des sites dont tout le monde a déjà entendu parler, dont tout le monde sait qu’ils sont beaux, très beaux même, et pour lesquels pourtant, la magie continue d’opérer. Il en est ainsi de Venise, de la Cappadoce en Turquie et … des Météores. D’énormes rochers chapeautés de monastères orthodoxes, dont certains très modestes : nous avions voulu en visiter un « petit », Saint Nicolas Anapavsas et, trouvant la porte fermée, nous avions sonné. LE moine était malade et le monastère resterait donc fermé ce jour là …
Nous avons aussi visité les deux plus grands : Le monastère du grand Météore et le monastère Varlaam. Comme je l’ai dit, il y avait encore des pans de neige accrochés au rocher. Il y avait même des plaques de glace sur les marches - ce que je trouvais à la fois dangereux et peu charitable de la part des moines : j’ai failli tomber avec Arthur à la main, et il y avait de nombreux visiteurs ce jour là, dont des personnes âgées … D’ailleurs, je dois dire que ces moines nous ont frappés d’abord par leur absence (c’étaient des employés presque revêches qui vendaient les billets pour la visite) et, quand par hasard nous en croisions un, par leur froideur. J’avoue que toute mécréante que je suis, j’avais été touchée par l’accueil chaleureux et bienveillant des franciscains d’Assise. Nous sommes aussi toujours frappés Sur la terrasse du Grand Météorequand nous lui rendons visite, par la joie de la tante Carmélite de Christophe et des autres sœurs. Ici, c’est tout le contraire, noirceur et austérité en contraste étonnant avec l’or et l’encens des chapelles … J’ai toujours pensé qu’une religion qui ne rend pas joyeux n’est pas une bonne religion … Vous me pardonnerez j’espère cette digression.
Pour revenir aux Météores, le site est véritablement extraordinaire. Les monastères ont été admirablement restaurés et sont dans un était superbe. Les bâtiments sont très émouvants et il y règne malgré tout une atmosphère étrange, à la fois calme, somptueuse et modeste. Nous avons, nous, été très impressionnés. Ils resteront vraiment l’une de nos très belles étapes grecques.

LES GRANDS SITES

L’histoire de la Sicile était un mille-feuille, celle de la Grèce a de nouveau mis nos esprits et notre mémoire à l’épreuve. Nous avons fini par nous mettre en tête que la Grèce avait été successivement Mycénienne (à l’heure de la Guerre de Troie) puis qu’il y avait eu le cinquième siècle, celui de Péricles, puis les romains puis les byzantins puis les turcs …

Nous avions envie de voir les grands sites grecs, pas tous bien sûr, mais les plus célèbres. Nous sommes ainsi allés à Delphes, Olympie, Epidaure, Sparte, Athènes, Mycènes et Mystras.

PRATIQUE

Le Guide du routard, dont ce n’est d’ailleurs pas la vocation, ne donne pas d’informations suffisantes sur les sites. On est vite frustré si l’on n’emporte pas aussi un « vrai » guide touristique. Par ailleurs, nous avons été très heureux d’avoir pu acheter à la librairie française d’Athènes une série d’albums illustrés réalisés par le dessinateur de la bande dessinée pour enfants « Alix » (2 ou 3 volumes). Chaque album concerne cinq ou six sites antiques avec pour chacun, une petite introduction historique et des planches de reconstitutions des sites tels qu’ils pouvaient être dans l’antiquité. Ces albums nous ont énormément aidés lors des visites …

 

LA GRECE TRES ANCIENNE(1500 avant JC)
Le Palais de Nestor
Le Tombeau d'Atrée à Mycènes

Nous avons d’abord visité Le Palais de Nestor à Pylos, enfin, ce qu’il en reste (Nestor a quand même participé à la guerre de Troie). Le site était désert et le gardien, qui parlait allemand, attendri par les enfants, nous a fait une petite visite guidée. Un trou circulaire dans le sol, l’emplacement d’une colonne. Une sorte de dalle carrée, l’emplacement d’un foyer. Un peu à l’écart, dans une petite « pièce », une baignoire en pierre, taillée d’un bloc, la baignoire de la reine. Heureusement, nous avions nos livres de reconstitutions qui nous permettaient de mieux comprendre ce que nous voyions. Ce palais de Nestor est situé au sommet d’une colline. Il était entouré autrefois d’une ville. Aujourd’hui il ne reste que des champs d’oliviers à perte de vue. A côté du site, un petit parking tranquille et agréablement arboré où nous avons fait l’école et passé deux nuits merveilleusement calmes. C’est là que nous avons rencontré pour la première fois un couple de retraités français très sympathiques, voyageant comme nous en camping-car et qui descendaient eux aussi vers le Péloponnèse. Nous les avons retrouvés plusieurs fois en chemin, toujours à l’improviste et toujours très agréablement.

Les enfants devant la porte des LionnesAprès ce premier site de cette grèce très ancienne, la Grèce Mycénienne, celle des héros de la guerre de Troie, nous avons eu la chance d’aller à Mycènes. Nous en gardons, sans trop vraiment savoir pourquoi, un souvenir merveilleux et particulier. Mycènes, entourée de ses murailles « cyclopéennes » est bâtie sur une colline aujourd’hui totalement isolée. Le parking du site se trouve lui aussi sur une petite hauteur, en vis à vis. Nous nous y sommes installés un soir et avons vu la nuit se faire peu à peu sur ce qui avait été une redoutable ville, siège d’un redoutable pouvoir, vieux de plus de trois mille ans … Encore une fois, l’endroit, isolé au milieu de champs d’orangers, était désert. Nous étions seuls et profitions de la magie du lieu avec gratitude. Le lendemain matin, nous avons pu arpenter les énormes murailles et les ruines avant que quelques cars n’arrivent. Autre moment magique, nous avions emporté les lampes de poche pour descendre un long escalier mystérieux creusé profondément dans le rocher et qui mène jusqu’à une énorme citerne souterraine de l’autre côté des murailles !

Lorsque nous sommes repartis, nous avons vu de loin des cohortes de touristes remonter la grande voie pavée. De là où nous étions, les énormes murailles leur donnaient des airs de fourmis laborieuses.

Un peu en contrebas du site, on s’arrête pour visiter le tombeau d’Atrée : c’est un « tholos « , une tombe à coupole. On y accède par une sorte de long couloir découvert, muré de chaque côté de pierres énormes. A l’entrée de la tombe, un linteau formé d’une seule pierre – encore plus impressionnante que les autres et qui doit peser plusieurs tonnes. A l’intérieur de la tombe, une vaste pièce circulaire à la voûte en igloo. Quand on se place en son centre, et que l’on tape un peu du pied, on est enveloppé d’un vibrement sonore très étrange et que n’entend que celui qui le provoque. C’est un phénomène très étonnant et qui renforce encore la magie du lieu …

Mis en appétit par ces deux sites, nous avons voulu visiter Corinthe mais les vestiges étaient fermés pour cause d’élections nationales. Quant à Thirinte, non loin, le site est actuellement fermé car dangereux … Nous avons quand même longé les grilles derrière lesquelles on aperçoit, encore une fois, de majestueuses murailles.

Lire la suite >>

La Grèce continentale en photos  
   
 
Notre itinéraire en Grèce  
 
Nos belles étapes en Grèce