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Un
grand merci à Sylvie et Nadine de CCLF dont les carnets de route
détaillés nous ont formidablement aidés tout au long
de notre périple grec.
Nous avions trouvé le printemps en Sicile,
voici que nous trouvons l’hiver en Grèce : c’est
notre premier hiver du grand tour bien que nous soyons déjà
en février. Nous sommes étonnés par les arbres dépouillés,
le ciel bas, et même, les sommets enneigés …
Et puis, quel froid !
Il avait fait très beau pourtant sur le ferry qui nous transportait
de Brindisi à Igouménitsa. Nous y avions
même fait l’école, sur le pont, en pleine mer et en
plein soleil ! Le ferry était quasiment vide, une quarantaine de
passagers tout au plus … Nos deux premiers jours, du côté
de Parga, avaient eux aussi été très
doux et nous avions naïvement – mais avec beaucoup de plaisir
- ressorti shorts et sandales. A peine cinq jours plus tard, en nous avançant
vers l’intérieur, vers Ioannina, les températures
étaient descendues spectaculairement jusqu’à moins
six le matin. Au passage du col de Metsovo, le thermomètre
du tableau de bord affichait moins 17° !!! Tant et si bien que nous
avons rapidement épuisé nos réserves de gaz et que
nous avons dû aller jusqu’à Athènes
pour refaire le plein de GPL !
En Grèce, nous avons d’abord visité
beaucoup de sites (Dodone, les Météores, Delphes, le Canal
de Corinthe, Olympie, Pylos, Mistra, Sparte, Monemvassia, Nauplie, Epidaure,
Mycènes … ! ) puis nous avons passé quelques jours
à Athènes avant de faire un aller-retour en France pour
des formalités. Au retour, nous avons de nouveau passé une
journée à Athènes pour monter à l’Acropole
– il faisait très beau et nous y avons attrapé de
sérieux coups de soleil ! – et puis nous sommes partis pour
Mykonos, Santorin et la Crète. De là, nous avons essayé
de rejoindre la Turquie, ce qui nous a emmenés vers Rhodes –
d’où nous sommes allés voir Tante Hélène
à Symi – puis Kos. De Kos, après quelques péripéties,
nous avons enfin pu rejoindre Bodrum en Turquie où nous devions
retrouver la maman de Christophe.
Lire et parler le
grec
Le
grec, il faut bien le dire, ce n’est pas tout à fait simple.
Tout d’abord, il faut apprendre à le lire : un alphabet nouveau,
avec des caractères connus et d’autres que l’on rencontre
pour la première fois et puis, plein de pièges : des B qui
se prononce V et des V qui se prononce N ! Le P se prononce R et le H
se prononce I ! Certainement très bon pour les neurones mais éprouvant
pour les nerfs … Ensuite, il y a le problème des majuscules,
très différentes des minuscules et avec lesquelles on s’embrouille.
Enfin, quand fièrement on arrive à lire tout haut ce que
l’on voit et que naïvement on pense avoir fait un bond en avant
- se pose le problème de la langue, et on n’est guère
plus avancé !
J’avoue que les courses dans les supermarchés n’étaient
pas toujours faciles et que je n’ai pas toujours su exactement ce
que j’achetais, mais dans l’ensemble, nous nous sommes quand
même toujours régalés !
Enfin, dernière difficulté, qui en aura trompé plus
d’un, le fameux « ochi » accompagné d’un
signe affirmatif de la tête qui veut dire … non ! «
Oui » quant à lui, se dit « ne », facile !
Je tiens pourtant à dire que nous avons tous surmonté vaillamment
toutes ces difficultés et surtout, que Clément lisait très
bien le grec …
LE FROID !
Nous
sommes donc arrivés en Grèce avec le froid mais ce que nous
ne savions pas, c’est qu’il s’agissait d’un froid
historique : une très grande partie des vergers d’oliviers
et d’orangers avaient gelé : on voyait les oranges pourrir
sur les arbres et à leur pied. A Athènes,
il a neigé et les écoles ont dû rester fermées
: du jamais vu ! Quand nous sommes arrivés dans la banlieue d’Athènes
en quête de GPL, nous nous sommes perdus sur une petite route de
campagne. Les deux côtés de la route étaient recouverts
d’une épaisse couche de neige qui nous arrivait presque aux
genoux. Nous nous sommes arrêtés pour déjeuner et
les enfants gardent un souvenir ému de la gigantesque bataille
de boules de neige qui a suivi, d’autant plus agréable qu’il
faisait un temps magnifique …
IOANINA ET LES SCULPTURES
DE GLACE
Nous avions voulu faire une halte à Ioanina, lieu
de passage obligé sur la route vers les Météores
et dont le vieux centre-ville, au bord du lac et entouré d’épaisses
murailles, était censé mériter une visite. En arrivant
le soir, nous avions trouvé à nous garer au pied de l’ancienne
citadelle, près du bord de l’eau. Il y avait beaucoup de
vent et l’eau du lac était très agitée, avec
de grosses vagues qui débordaient sur la large promenade qui en
faisait le tour. Et puis le vent s’est renforcé et nous avons
commencé à craindre les grands platanes sous lesquels nous
étions garés : nous avons préféré ne
pas prendre de risques (et en particulier épargner notre panneau
solaire) et nous sommes allés nous garer plus loin, sur un parking
dégagé. Toute la nuit, le vent violent
a fait tanguer le camping-car. Le lendemain matin, le vent était
tombé mais il faisait moins six ! En retournant vers le centre
ville, nous avons vu le travail du vent, de l’eau et du froid :
des plaques de glaces énormes tout d’abord, et la circulation
réduite à un étroit couloir du côté
le plus éloigné du lac, puis des sculptures de glace extraordinaires
: une pelouse transformée en champs de doigts de glace, chaque
brin d’herbe recouvert d’une couche de glace d’un bon
centimètre d’épaisseur. Et puis des poubelles «
glacées », des bancs, des kiosques … Une véritable
ville de glace … De fait, tout objet placé entre un et trois
mètres du bord du lac avait été recouvert pendant
la nuit d’une couche de glace de deux à cinq centimètres
d’épaisseur. Il faut imaginer les arbustes dont les brindilles
étaient maintenant de gros doigts de glace, les rambardes, les
guéridons des café, les kiosques à journaux, tout,
transformé en étranges sculptures de glace. Nombreux étaient
les curieux qui étaient venus voir le prodige et les photographes,
qui s’en donnaient à cœur joie …
Après une longue visite de ce « musée de plein air
», dont il était difficile de se lasser tant chaque détour
nous apportait de nouvelles merveilles, nous avons voulu faire un petit
tour en ville. Nous avons vite rebroussé chemin ! A peine arrivés
de Sicile, nous n’étions pas encore habitués à
ces températures extrêmes – ou du moins, négatives
- et ne prenions aucun plaisir à regarder autour de nous. Christophe
a tout juste trouvé encore la force d’entrer dans une pâtisserie
pour acheter nos premiers baklavas grecs et nous nous sommes vite réfugiés
au camping-car . Ensuite, il y a eu le col de Metsovo à moins 17,
avec une route au milieu des montagnes enneigées et les chasse-neige
garés sur les côtés, puis l’arrivée aux
Météores, encore couverts de neige. De
là, nous avons continué vers Delphes où
nous avons totalement épuisé nos dernières réserves
de gaz. Il faut dire que nous devions mettre un peu de chauffage pour
faire l’école – au risque sinon d’avoir les pieds
glacés … Finalement, nous sommes descendus vers le Péloponnèse
et les températures sont redevenues plus clémentes.
LES METEORES
Il y a des sites dont tout le monde a déjà entendu parler,
dont tout le monde sait qu’ils sont beaux, très beaux même,
et pour lesquels pourtant, la magie continue d’opérer. Il
en est ainsi de Venise, de la Cappadoce en Turquie et … des Météores.
D’énormes rochers chapeautés de monastères
orthodoxes, dont certains très modestes : nous avions voulu en
visiter un « petit », Saint Nicolas Anapavsas et, trouvant
la porte fermée, nous avions sonné. LE moine était
malade et le monastère resterait donc fermé ce jour là
…
Nous avons aussi visité les deux plus grands : Le monastère
du grand Météore et le monastère Varlaam. Comme je
l’ai dit, il y avait encore des pans de neige accrochés au
rocher. Il y avait même des plaques de glace sur les marches - ce
que je trouvais à la fois dangereux et peu charitable de la part
des moines : j’ai failli tomber avec Arthur à la main, et
il y avait de nombreux visiteurs ce jour là, dont des personnes
âgées … D’ailleurs, je dois dire que ces moines
nous ont frappés d’abord par leur absence (c’étaient
des employés presque revêches qui vendaient les billets pour
la visite) et, quand par hasard nous en croisions un, par leur froideur.
J’avoue que toute mécréante que je suis, j’avais
été touchée par l’accueil chaleureux et bienveillant
des franciscains d’Assise. Nous sommes aussi toujours frappés
quand
nous lui rendons visite, par la joie de la tante Carmélite de Christophe
et des autres sœurs. Ici, c’est tout le contraire, noirceur
et austérité en contraste étonnant avec l’or
et l’encens des chapelles … J’ai toujours pensé
qu’une religion qui ne rend pas joyeux n’est pas une bonne
religion … Vous me pardonnerez j’espère cette digression.
Pour revenir aux Météores, le site est véritablement
extraordinaire. Les monastères ont été admirablement
restaurés et sont dans un était superbe. Les bâtiments
sont très émouvants et il y règne malgré tout
une atmosphère étrange, à la fois calme, somptueuse
et modeste. Nous avons, nous, été très impressionnés.
Ils resteront vraiment l’une de nos très belles étapes
grecques.
LES GRANDS SITES
L’histoire de la Sicile était un mille-feuille, celle de
la Grèce a de nouveau mis nos esprits et notre mémoire à
l’épreuve. Nous avons fini par nous mettre en tête
que la Grèce avait été successivement Mycénienne
(à l’heure de la Guerre de Troie) puis qu’il y avait
eu le cinquième siècle, celui de Péricles, puis les
romains puis les byzantins puis les turcs …
Nous avions envie de voir les grands sites grecs, pas tous
bien sûr, mais les plus célèbres. Nous sommes ainsi
allés à Delphes, Olympie, Epidaure, Sparte, Athènes,
Mycènes et Mystras.
PRATIQUE
Le Guide du routard, dont ce n’est d’ailleurs
pas la vocation, ne donne pas d’informations suffisantes sur les
sites. On est vite frustré si l’on n’emporte pas aussi
un « vrai » guide touristique. Par ailleurs, nous avons été
très heureux d’avoir pu acheter à la librairie française
d’Athènes une série d’albums illustrés
réalisés par le dessinateur de la bande dessinée
pour enfants « Alix » (2 ou 3 volumes). Chaque album concerne
cinq ou six sites antiques avec pour chacun, une petite introduction historique
et des planches de reconstitutions des sites tels qu’ils pouvaient
être dans l’antiquité. Ces albums nous ont énormément
aidés lors des visites …
LA GRECE TRES ANCIENNE(1500 avant
JC)
Le Palais de Nestor
Le Tombeau d'Atrée à Mycènes
Nous avons d’abord visité Le Palais de Nestor
à Pylos, enfin, ce qu’il en reste (Nestor
a quand même participé à la guerre de Troie). Le site
était désert et le gardien, qui parlait allemand, attendri
par les enfants, nous a fait une petite visite guidée. Un trou
circulaire dans le sol, l’emplacement d’une colonne. Une sorte
de dalle carrée, l’emplacement d’un foyer. Un peu à
l’écart, dans une petite « pièce », une
baignoire en pierre, taillée d’un bloc, la baignoire de la
reine. Heureusement, nous avions nos livres de reconstitutions qui nous
permettaient de mieux comprendre ce que nous voyions. Ce palais de Nestor
est situé au sommet d’une colline. Il était entouré
autrefois d’une ville. Aujourd’hui il ne reste que des champs
d’oliviers à perte de vue. A côté du site, un
petit parking tranquille et agréablement arboré où
nous avons fait l’école et passé deux nuits merveilleusement
calmes. C’est là que nous avons rencontré pour la
première fois un couple de retraités français très
sympathiques, voyageant comme nous en camping-car et qui descendaient
eux aussi vers le Péloponnèse. Nous les avons retrouvés
plusieurs fois en chemin, toujours à l’improviste et toujours
très agréablement.
Après
ce premier site de cette grèce très ancienne, la Grèce
Mycénienne, celle des héros de la guerre de Troie, nous
avons eu la chance d’aller à Mycènes.
Nous en gardons, sans trop vraiment savoir pourquoi, un souvenir merveilleux
et particulier. Mycènes, entourée de ses murailles «
cyclopéennes » est bâtie sur une colline aujourd’hui
totalement isolée. Le parking du site se trouve lui aussi sur une
petite hauteur, en vis à vis. Nous nous y sommes installés
un soir et avons vu la nuit se faire peu à peu sur ce qui avait
été une redoutable ville, siège d’un redoutable
pouvoir, vieux de plus de trois mille ans … Encore une fois, l’endroit,
isolé au milieu de champs d’orangers, était désert.
Nous étions seuls et profitions de la magie du lieu avec gratitude.
Le lendemain matin, nous avons pu arpenter les énormes murailles
et les ruines avant que quelques cars n’arrivent. Autre moment magique,
nous avions emporté les lampes de poche pour descendre un long
escalier mystérieux creusé profondément dans le rocher
et qui mène jusqu’à une énorme citerne souterraine
de l’autre côté des murailles !
Lorsque nous sommes repartis, nous avons vu de loin des
cohortes de touristes remonter la grande voie pavée. De là
où nous étions, les énormes murailles leur donnaient
des airs de fourmis laborieuses.
Un peu en contrebas du site, on s’arrête pour
visiter le tombeau d’Atrée : c’est un « tholos
« , une tombe à coupole. On y accède par une sorte
de long couloir découvert, muré de chaque côté
de pierres énormes. A l’entrée de la tombe, un linteau
formé d’une seule pierre – encore plus impressionnante
que les autres et qui doit peser plusieurs tonnes. A l’intérieur
de la tombe, une vaste pièce circulaire à la voûte
en igloo. Quand on se place en son centre, et que l’on tape un peu
du pied, on est enveloppé d’un vibrement sonore très
étrange et que n’entend que celui qui le provoque. C’est
un phénomène très étonnant et qui renforce
encore la magie du lieu …
Mis en appétit par ces deux sites, nous avons voulu
visiter Corinthe mais les vestiges étaient fermés
pour cause d’élections nationales. Quant à Thirinte,
non loin, le site est actuellement fermé car dangereux …
Nous avons quand même longé les grilles derrière lesquelles
on aperçoit, encore une fois, de majestueuses murailles.
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